Bref historique de la bière au Canada

Le Canada a toujours été un pays brassicole. Molson, Oland, Keith, Carling, Sleeman et Labatt sont des noms qui sont familiers chez les consommateurs de bière canadiens depuis des générations.

Les débuts

Au départ, le brassage était un art domestique pratiqué par des individus dans leurs propres maisons pour le plaisir personnel et des occasions spéciales.

Premier brasseur enregistré au Canada, le frère jésuite Ambroise commence à fabriquer de la bière en 1646 après la création de la Nouvelle-France.

Quelques années plus tard, Jean Talon, le grand intendant, fonde la première brasserie commerciale du Canada dans la ville de Québec, dans le but de réduire la dépendance de sa colonie au brandy importé. Sa brasserie, inaugurée en 1688, connaît un tel succès que ses produits sont exportés aux Antilles, ce qui en fait la première bière canadienne jamais exportée.

Bien que la brasserie Talon ait fermé ses portes après seulement cinq années d'existence, ses vestiges, connus sous le nom de voûtes Talon, se dressent encore fièrement au sud du Vieux-Québec.Vaults.PNG

Brasserie moderne

Plusieurs brasseries d'aujourd'hui sont chargées d'histoires marquées par des personnages hauts en couleur et des réalisations incroyables.

En 1786, John Molson établit sa première brasserie à Montréal, qui est désormais la plus ancienne brasserie en Amérique du Nord. Alexander Keith & Son fondent leur brasserie en Nouvelle-Écosse en 1829. En 1836, John H. Sleeman établit sa première brasserie à St. Davids, en Ontario. Plus tard en 1840, Thomas Carling ouvre les portes de sa nouvelle Brewing & Malting Company à London. Le nom de Labatt est entré en scène à London en 1847 et en 1867, la famille Oland a ouvert la voie à la création des brasseries Oland et Moosehead.

Vers les années 1870, la brasserie s'est taillée une réputation enviable avec des brasseurs aussi loin à l'ouest que Victoria, en Colombie-Britannique et à aussi loin à l'est que Saint John, au Nouveau-Brunswick. Malgré quelques revers économiques occasionnels, les ventes ont grimpé jusqu'à la Première Guerre mondiale.

Avec la guerre, les prix de la bière ont augmenté en raison du « doublement » du droit d'accise sur le malt, et de nombreuses provinces ont décidé de se « sevrer » comme WW11.PNGmesure de guerre. En effet, en 1918, le cabinet fédéral a décrété qu'aucune boisson enivrante d'aucune sorte ne soit fabriquée ou importée avant 12 mois après le retour de la paix. L'expérience du Canada en matière de prohibition a duré jusqu'aux années 1920 (et plus tard, jusqu'en 1948 pour l'Île-du-Prince-Édouard), où la demande et le bon sens des consommateurs se sont réaffirmés.

Une industrie en plein essor

La prohibition, la Grande Crise et la Seconde Guerre mondiale ont durement touché les brasseurs et ont été à l'origine d'une grande période de consolidation industrielle. Les brasseries régionales de tout le pays ont été rachetées par d'autres brasseries, ce qui a donné lieu à de plus grandes entreprises et à une industrie concurrentielle.

Une fois que les consommateurs de bière d'autres pays ont pris conscience de la qualité de la bière canadienne, les exportations ont commencé à croître.

À partir des années 1980, des brasseries régionales ont ouvert leurs portes dans les collectivités de tout le pays, ce qui a permis d'accroître la gamme de marques et les styles de bière disponibles. En 1984, Jim Brickman a ouvert Brick Brewing à Waterloo, en Ontario, et a été salué comme le pionnier de la brasserie artisanale moderne au Canada.

L’essor de la bière « artisanale » a revigoré la marque de la bière au Canada. Aujourd’hui, les amateurs de bière canadiens ont accès au plus vaste éventail de marques et de styles de bière disponibles du monde entier. Lors de notre dernier dénombrement au printemps de 2019, on retrouvait au pays près de 1 000 brasseries et 7 000 marques de bières fabriquées au Canada.drinkingbuddies.PNG